samedi 8 septembre 2018

À la lumière des Lumières.

     Parfois je crains que ceux que nous appelâmes les Lumières au XVIIIe siècle n'aient une forte tendance à se retourner à maintes reprises dans leur tombe respective. Cela doit être fatigant à force.

     Je lisais dernièrement, pas plus tard que ce matin, que deux Belges francophones à défaut d'être francophiles voulaient introduire une nouvelle réforme de la langue française.

     Soutenant que nos élèves ne comprennent rien aux règles d'accords des participes passés utilisés avec l’auxiliaire "avoir", il suffirait de rendre ceux-ci, les participes passés, invariables pour palier à cette incompréhension si nuisible à la bonne santé mentale de ces dits élèves.

     Pourrions-nous alors toujours appeler "participes passés" ces participes passés car en fait ils ne participeraient plus autant à la bonne compréhension de la phrase. En effet, si je lis : "Ils les ont finalement achetées ..." dans un texte où il est questions de possibilités d'achats d'objets masculins ou féminins, d'un seul objet ou bien de plusieurs, je sais qu'il est dans ce contexte question de plusieurs objets féminins. Si je lis : "Ils les ont finalement acheté ...", je sais toujours qu'ils s'agit de plusieurs choses de par l'utilisation de l'article "les" mais ne sais plus s'il s'agit de fleurs ou de livres. La participation du participe à la compréhension devient donc partielle.

     Il faut dire qu'aujourd'hui si l'on écrit "cet homme les a aimé de tout son cœur" la moralité n'en prendra plus un coup. Car l'homosexualité est monnaie courante et ne pose plus aucun problème, comme par ailleurs la transsexualité. Mais les féministes endiablé.e.s (petite entorse à mes règles) ne vont-ils pas râler, en effet pourquoi "aimé" et non "aimée", bon sang, pourrait dire Georges qui n'en était pas un mais une, que voici un nouveau souci.

     N'avez-vous pas, mesdames et messieurs les réformateurs, trop envie de vous faire valoir comme des descendants qualifiés de ces Lumières qui si elles nous sortirent de l'obscurantisme, qui paraît-il régnait à cette époque, eurent le bon goût de le faire élégamment et sans vouloir dépouiller la langue au point de la rendre insipide et, pire, quasi incompréhensible.

    Toutes ses réformes, qui visent aussi à rejeter l'usage du passé simple à oublier les accents circonflexes dans certains cas, ..., ne servent pas la langue française mais bien la bêtise. Et celle-ci est plus dangereuse que l’analphabétisme. Qu'un élève médiocre fasse des fautes car il ne comprend pas certaines règles de base de la grammaire est bien moins dangereux que de lui enseigner une langue aseptisée et mise à son niveau car alors il se croira capable, réfléchi et intelligent et commettra un grand nombre de bêtises tout en étant certain d'être dans son bon droit car "à niveau".

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